Tam tam boum boum
Illustrations de Kim Jong-Do
(Dungrondeng dungrondeng/ 둥그렁 뎅 둥그렁 뎅)
Editions Picquier jeunesse – Octobre 2011
13,20 €
Encore une comptine traditionnelle coréenne brillamment (et pas seulement à cause de la lune) adaptée en album jeunesse. S’il existe de nombreuses versions de cette comptine en Corée, celle-ci nous vient de l’île de Ulleung.
Dans la forêt endormie, pas un bruit. Seule la pleine lune luit.
Au loin, un son nous parvient. On découvre assez vite qu’il s’agit d’un tambour.
[Tam tam boum boum ]
Un renard réveille les animaux un par un et, en fonction de leurs caractéristiques, leur attribue un métier.
[La cigogne a de longues jambes, elle sera facteur.]
[Le lapin court comme le vent, il sera voleur.]
Puis chacun à leur tour, ils entrent dans la ronde, à la suite du renard qui mène la danse.
Une ritournelle s’installe.
[Ah ! quelle bonne idée !
Tam tam boum boum
Tam tam boum boum.
Dansez maintenant !]
Le renard et ses amis finissent par faire tellement de bruit que des animaux accourent des quatre coins de la forêt. Grenouille, tigre, taupe… Personne n’est en reste.
Le texte d’une simplicité et d’une répétition exemplaires donne un rythme chantant à la lecture à haute voix et appelle à la danse. Et malgré des illustrations tout en ombre et lumière (de toute beauté), la gaieté qui émane de cette joyeuse troupe est perceptible.
Dès les premières images, on ne ressent pas une once d’inquiétude dans cette forêt pourtant si sombre à première vue. Dans un éclat de lumière, sous l’influence de la lune qui est sans aucun doute le personnage principal de cette histoire, les animaux opèrent leur transformation et sont alors personnifiés. Ils obtiennent des jambes, des bras et des expressions humaines dans une grande valse lumineuse.
A l’image de la Corée, et de cette comptine traditionnelle qu’on chante encore aujourd’hui, modernité et tradition se côtoient à travers les métiers et les costumes.
Cette comptine, à l’air plutôt anodin, délivre doucement son message : à chaque capacité son métier. Lorsqu’on se penche un peu plus sur les animaux, on remarque qu’ils sont d’abord effrayés lorsqu’ils rencontrent le renard. Mais une fois investis d’une mission qui leur correspond, l’appréhension disparaît et la fête commence. De quoi donner un peu à réfléchir…
Encore un album qu’on ne se lassera pas de feuilleter et qui donne envie d’en découvrir plus sur ces comptines coréennes. D’ailleurs, c’est toujours la même première question qui se pose sans cesse… Sur quel air peut-elle bien se chanter ?
Illustrations de Kim Jong-Do extraites de « Tam Tam Boum Boum »
© Editions Picquier jeunesse, 2011 pour la version française
© Changbi, 2008 pour la version originale