Littérature : “Li Chin” de SHIN Kyong-sook
Traduit par Jacques Batilliot et Jeong Eun-jin
Editeur : Philippe Picquier
Collection Corée
448 pages / 19,50 € / ISBN : 2-8097-0152-4
Au commencement étaient quatre pages de mémoires d’un diplomate français en poste en Corée au début du siècle dernier racontant le mystérieux et tragique destin d’une danseuse attachée à la maison royale, offerte par le roi à un jeune chargé d’affaires français qui l’abandonna indignement avant qu’elle ne suicide « en avalant des feuilles d’or ».
Il faudra cependant l’imagination et le talent de conteuse de la romancière pour réinventer à partir de ces quelques lignes une hypothétique histoire d’amour dans un cadre historique tourmenté. L’auteur bâtit autour de ses personnages une intrigue qu’elle insère avec habileté dans ce que l’histoire nous apprend sur le contexte politique de l’époque, la vie au palais royal, l’étiquette de la cour de Corée. Ces fantômes de l’histoire revivent avec un éclat extraordinaire et Li Chin, quant à elle, apparaît comme une femme d’une beauté, d’un courage et d’une intelligence exceptionnels dont beaucoup des personnages masculins tombent amoureux. Mais elle-même ne se livre jamais totalement en retour, tout entière habitée par un attachement exclusif et inconditionnel qu’elle voue à une reine machiavélique et tourmentée. ( Editions Philippe Picquier)
Un roman de passion amoureuse, dans lequel des êtres luttent pour survivre au milieu des convulsions d’une période particulièrement dramatique de l’histoire de la Corée, celle où le « royaume ermite » s’ouvre au monde qui la découvre à son tour. La romancière nous fait assister au séisme qui naît de la rencontre de ces deux univers.