Origine et description de Sarim

Il faut remonter au 14è siècle sous l’ère de Goryeo pour connaitre Gil Jae, ce néo-confucéen anti-Joseon ayant étudié les préceptes de Confucius en compagnie de Jeong Mongju (le réel membre fondateur à l’origine est Baek Yijeong). Refusant de se soumettre aux rois Taejo et Taejong de Joseon, il transmit ses enseignements à son fils sous le nom de doctrine Sarim. Sarim représente donc le premier groupe de néo-confucéens sous la nouvelle dynastie Yi de Joseon. C’est principalement sous le règne du roi Seongjong de Joseon que Sarim connut son temps de gloire. Ce monarque leur offrit la possibilité de se faire reconnaître et de servir le royaume en leur octroyant plusieurs titres de fonctionnaire, ce qui n’a pourtant pas plu aux membres de la faction politique Hungu. Ceux-ci s’étaient octroyés beaucoup trop de pouvoirs et richesses sous le règne du roi Sejo, après avoir effectué leur coup d’État en 1455. Seongjong supportait Sarim dans l’annihilation totale des Hungu, afin de rétablir l’ordre social et royal dans le royaume.

Portrait de Seongjeong

Rôle de la faction Hungu

Sejo est né en 1417 et fut le deuxième fils du roi Sejong. C’était un guerrier hors pair, à hauteur de l’image de son arrière-grand-père, le roi fondateur Taejo Yi Seonggye. A la mort du roi Sejong, le trône passe aux mains de son frère, Munjong mais celui-ci règne pendant une période de deux années avant de mourir de maladie et passe le flambeau à son fils Danjong, comme la tradition le voulait. Danjong, alors âgé d’une douzaine d’années, est incapable de régner et c’est à ce moment que les factions politiques en profitent pour s’octroyer le pouvoir et les richesses du royaume. Ce fut le cas de Hungu et de l’unité militaire personnelle du général Gim Jongseo. Ce dernier fut un des plus grands généraux ayant servi le roi Sejong dans sa lutte contre l’invasion mandchoue de 1433. Ayant capturé de nombreuses positions ennemies dans le nord, afin de reprendre les territoires perdus sous Goryeo, il gagna la confiance de ses hommes et le soutien de nombreux fonctionnaires corrompus. Sa faction politico-militaire fut favorisée pour gouverner et fut supportée par la faction corrompue “Hungu” mais il se heurta au roi Sejo, lui-même en quête du pouvoir de la voie royale, c’est-à-dire de l’obtention du trône par tous les moyens.

 

Episode du roi Sejo

En 1453, Sejo (également supporté secrètement par Hungu) fit assassiner le général Gim Jongseo et sa faction politico-militaire, seul dernier rempart avant l’accession au trône. Après s’être débarrassé de son plus grand rival, il lança son coup d’État en 1455 et détrôna son neveu, le jeune monarque Danjong. Il ordonna également l’arrestation et l’assassinat de ses autres frères afin de lui assurer un contrôle strict et total sur le royaume. En contrepartie, il octroya la richesse et le pouvoir à la faction Hungu. C’est à partir de la moitié du 15è siècle qu’elle devint puissante.

Portrait de Sejo

Le rôle de Sarim et la création des Trois Bureaux

Sous le règne du roi Seongjong, les trois bureaux furent créés pour la faction politique Sarim afin de leur donner toutes les chances de se mesurer à la faction Hungu, ayant corrompu les six ministères connus (I “main-d’oeuvre”, Ho “taxes”, Ye “rites”, Byeong “armée”, Hyeong “police et sécurité” et Gong “constructions”). Les Trois Bureaux étaient désignés comme “Samsa”, c’est-à-dire “Saheonbu”, “Saganweon” et “Hongmungwan”. Leurs rôles officiels étaient de s’occuper de la politique du royaume mais leur rôle officieux était de se débarrasser de la faction Hungu. Ils avaient donc les pleins pouvoirs, étaient libres d’ordonner des arrestations sur base de documents contrefaits et tout ça pour le bonheur du roi Seongjong, afin de lui assurer d’une part un contrôle entier sur son royaume, sa cour et sa population et d’autre part, de ne pas se salir les mains personnellement. Le seul inconvénient est que les membres de Sarim étaient obligés d’être diplômés du Gwageo pour travailler au Samsa mais ce fut le cas pour la plupart d’entre eux, puisque étant néo-confucéens, ils avaient reçu les enseignements adéquats pour agir à leur fin. Après accession au Samsa, ils furent dénommés “Daegan”, ce qui leur octroyait alors les pleins pouvoirs au Samsa (mais en réalité furent choisis les membres de Sarim les plus connus dont la lignée familiale était renommée).

Détails de l'organisation royale et politique

1)° Le Saheonbu s’occupait de l’administration du royaume et de la main-d’oeuvre élitiste à la cour (fonctionnaires). Il s’occupait donc de traduire en justice les fonctionnaires corrompus mais s’occupait également de l’enseignement des préceptes de Confucius selon la méthode de Gil Jae, leur membre fondateur. Le membre à la tête de ce bureau était dénommé “Daesaheon”.

2)° Le Saganweon s’occupait des actions royales de la cour et du monarque. Ce bureau était le conseiller propre du roi. Il émettait des décrets royaux en accord avec le roi et affichait un contrôle sur ce qui était dit, raconté et écrit sur la vie du monarque. C’était une sorte de bureau de police politique qui ne pouvait prendre aucune décision mais qui avait beaucoup d’influence auprès du roi. Le membre à la tête de ce bureau était dénommé Daesagan.

3)° Le Hongmungwan s’occupait de l’enseignement du confucianisme (beaucoup plus que le Saheonbu) mais fut surtout utilisé à des fins de recherches philosophiques. Le roi faisait souvent appel aux membres du Hongmungwan pour des questions éthiques, historiques et philosophiques. Le membre à la tête de ce bureau était dénommé Daejehak et servait également comme conseiller d’État. Il fut la personne en charge des discussions politiques entre le monarque et les factions. C’était une sorte de conseil d’État où chacun avait la parole mais où le roi était le seul décisionnaire. Atteindre le rôle de Daejehak était considéré, dans la nouvelle société confucéenne de Joseon, comme le plus grand prestige.

Détails de l'organisation des 6 ministères Hungu et du Samsa Sarim

Pour certains rois, ces Trois Bureaux étaient utiles dans le renforcement du pouvoir royal face aux bureaucrates corrompus Hungu mais pour d’autres, ils étaient considérés comme dangereux puisque les membres de Sarim pouvaient, à tout moment, réduire les pouvoirs du monarque si celui-ci n’était pas en accord avec eux. C’est ainsi que les membres de Sarim ont connu de violentes purges, dénommées “Sahwa”, sous le règne de certains monarques despotiques.

Nous verrons en détail dans un prochain article les différentes purges de ce factionnalisme politique dénommé “Bungdang” et les conséquences de celles-ci dans l’histoire politique et sociale de Joseon.

 

Quelques membres connus

Baek Yijeong, Anhyang, Yi Saek, Jeong Mongju, Gil Jae, Gim Jongjik, Jeong Yeochang, Jo Gwangjo, Seo Gyeongdeok, Yi I, Yi Hwang, Gwak Jae-U, Hwang Jin-I, Yu Seongryeong,…

Membres de Sarim et lignée descendante

 

Sources: Mes notes et conclusions personnelles
Sources photos:
http://study.zum.com/book/12943
http://newdle.noonnoppi.com/xmlView.aspx?xmldid=31329
http://www.instiz.net/pt/2082278?id=pt&category=2
http://m.blog.daum.net/mymissioncom/18263147
http://poweroftruth.net/column/mainView.php?kcat=2028&table=c_flower911&uid=31
http://encyber.com

Article de Thomas Galant