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Dominique Cabrera

 

Dominique Cabrera

Je voulais faire un article interview sur Dominique. Je ne peux pas. Je préfère lui rendre hommage par un texte, tant notre brève rencontre fut magique.

Malgré mon retard, Dominique m’attend au café VIP De l’aéroport d’Incheon. Il y a de la douceur dans son regard, une chaleur presque maternelle. Lorsqu’on regarde cette femme, on oublie parfois son talent, tant ses profondes contradictions sont comme une romance. Elle, qui a parcouru le monde, fait des projets, été jury de festivals, reste émerveillée par le voyage. Et Corniche Kennedy est un voyage. Un voyage à Marseille, un voyage entre les frontières sociales d’une jeune fille dont la vie semble facile et qui veut découvrir un monde inconnu. Un voyage peut-être trop tôt vers une vie adulte aussi.

Je me pose devant elle. Elle prend quelques clichés de moi. Je ressens comme une fraicheur dans son expérience. Fatiguée, mais heureuse de redécouvrir pour une seconde fois la Corée. La réalisatrice reprend le dessus. Elle me pose beaucoup de questions. Elle en laissera également en partant. De sa curiosité, le réalisme de ses films résonne comme vrai.

Elle est comme le petit Poucet de Cannes. Elle laisse dans chacun de ses films une partie d’elle-même. Comme des indices pour la retrouver.

Nous suivons les rails, assis dans le métro. Elle admire les paysages. Je revois les paysages de son Corniche Kennedy. A l’autre bout du monde, une certaine nostalgie se dégage de ce film. Il y a un côté rétro très agréable, des personnages puissants, comme ce fameux Mehdi dont les yeux rappellent le bleu de l’océan de Marseille.

Arrivé à Séoul Station. Je l’accompagne vers sa prochaine destination ponctuée par une accolade. Finalement, la fin de notre rencontre est comme son film. On en imagine une suite.

Bonne route Dominique, bon voyage à ceux ou celles qui découvriront son film.

R.