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Le vent souffle le taegukki sous les projecteurs du soleil orange du crépuscule. Il y a quelque chose d’héroïque de voir son drapeau flotter dans le ciel.

Je n’étais même pas né lorsque mon dernier président a échappé à une tentative d’assassinat dans les années 70, lui laissant un handicap à vie à la hanche. Pas né, non plus lorsque la KCIA enchaîna l’homme, qui m’a inspiré, à deux blocs de béton afin de rejoindre Atlantis. Pas né encore, lorsqu’il a été condamné à la peine de mort, puis à l’exil.

“Je veux réussir à faire de la Corée un modèle de démocratie, et d’économie de marché afin d’influencer le reste de l’Asie”

Il donna à la Corée sa démocratie. 1997, il n’était pas encore prix Nobel de la paix. Je n’étais pas encore un homme. Mais cet homme-là m’a construit. Sa force, son intégrité, sa détermination résonnent dans le cœur de ceux prêts à l’écouter.

“La réunification n’est pas notre objectif d’aujourd’hui. C’est le projet de demain.”

Kim Jong-il n’a eu de respect que pour une poignée de personnes, et cet homme en faisait partie. Le soleil frappait alors les deux Corées. Nous pensions à l’époque que la cohabitation voire la réunification était possible. Sa politique du rayon de soleil consistant entre autre à des accords commerciaux, des échanges humains lui valut ce fameux prix Nobel. Plus tard, ses fils seront accusé de corruption. Il appuiera l’enquête. Parce que la vérité et la justice avaient plus de poids que son sang.

Cet homme politique avait foi en son peuple. Bien sur, rien n’est parfait. Mais il semblait être fait de ce bois qui transforme un arbre en chef d’oeuvre intemporel. Il semblait être un “pacha”. La crise économique paniquait toute l’Asie. J’étais là et à cette époque, nous, les jeunes, nous nous demandions si sacrifier autant de nous-mêmes pour des études sans emploi était utile. Nous étions perdu.

Mais ce jour-là, à la télévision, se tenait cet homme, déjà connu à Séoul, tenant son discours avec force, calme et élégance. A ce moment-là, nous savions que tout allait bien se passer. La Corée d’aujourd’hui est l’oeuvre de cet homme.

Cet homme était peut être le plus coréen de nous tous. Un fermier patriote. Il a planté, fait confiance aux éléments qui l’entouraient, puis il a espéré tellement fort que nos cœurs ont vibré jusqu’en 2009.

Merci monsieur le Président.
Ryosei.

Une citation s’est logée dans mon esprit depuis mon adolescence. Et je vais vous la partager en espérant qu’elle vous marquera aussi :

“Ceux qui se battent pour la justice, la liberté et l’équité marqueront l’Histoire.
Ceux qui se battent au nom de ces valeurs en pensant à leur intérêt  seront balayés par le souffle du temps.”