Cher lecteur, chère lectrice,
Ce jour-là, le banc était vide.
Le soleil est levé depuis deux heures, et moi seulement une heure. Le ciel bleu, le soleil frais mais bien présent cache désormais les étoiles. Il n’y a, à cette heure, que ma course qui est filante.
Mes runnings frappent le bitume irrégulier des rues de Séoul, et je m’engouffre à quelques kilomètres dans la nature.
Il y a une atmosphère familière dans ce moment, et cela, quel que soit le pays. Le lieu diffère mais n’altère pas ce moment-là.
Je suis mes pieds et laisse derrière moi l’héritage du petit Poucet en espérant secrètement posséder les bottes de sept lieux.
Chaque moment est rythmé par le building de Samsung, les cinquante marches menant à la montagne, l’entrée des bois, la grosse racine de l’arbre aux feuilles d’or, et le banc avec l’homme dessus buvant son thé. Un thé aux céréales qui parfume ma course. Un bref mais savoureux instant.
Mais… ce matin, le banc était vide.
Ma course fut plus rapide, déboussolée. J’espère que l’homme au thé va bien.
Ryosei.