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Mes parents  sont à l’étranger

Vendredi 10 février, 20h, sinsa.

J’ai une “date” avec une jolie coréenne de bonne famille. Nous travaillons ensemble. Nous allons dans la même église à Gangnam. Je n’ai jamais cru en Dieu depuis que je ne compte que sur moi. J’ai obtenu mes diplômes par une bourse au mérite. Cependant, l’église permet de nouer un réseau de relations intéressantes.

Il est de bonnes moeurs dorénavant que l’homme paie le restaurant et madame, le café qui suit. Le portefeuille de monsieur se retrouve soulagé et cela laisse penser à madame que monsieur est progressiste, moderne. Cela ne plaît pas à toutes…

Elle est devant moi. Elle semble s’être apprêtée pour l’occasion. Ses talons sont sexy mais respectables. Sa jupe n’est pas trop courte, son chemisier blanc est muni d’un gilet qui couvre ses épaules. Son maquillage discret, son regard intense et refait s’en trouve sublimé.

Nos échanges sont simples, amusants, superficiels. Discussion sur lit de makkoli, délie la verve. Lorsque vient la question fondamentale.

“Que font tes parents ?”

Étant orphelin, et ayant grandi en Corée, je ne sais qu’avouer…

” Je n’ai pas de parents” est comme une maladie. Un suicide social.

Premier symptôme, la pitié.
Deuxième symptôme, la gêne.
Troisième symptôme, la peur.

Verdict. Le patient ne sortira pas de la solitude. Présenter un homme sans famille laisse planer plusieurs doutes dont : est-il possible qu’il y ait dans son sang le gène de l’abandon ? Va-t-il faire pareil ? Va-t-il abandonner sa famille?

“Mes parents sont à l’étranger”…

Ryosei

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