Aujourd’hui, Inside Corea a le plaisir d’inaugurer une nouvelle rubrique ! Entièrement consacrée à l’art moderne coréen, cette catégorie aura pour vocation de vous présenter des artistes coréens au talent unique, qui méritent d’être reconnus auprès du public français.
Dans ce premier article, j’ai le plaisir de vous présenter l’artiste peintre Charles Jang, à la renommée grandissante. Découvert lors de ma visite au Musée d’Art de l’île Jeju (제주도립미술관) en 2012, puis retrouvé sur le stand Samsung lors de la « Yeosu International Expo » de la même année, j’ai eu le plaisir de rencontrer le généreux et talentueux Charles Jang à Séoul et, ainsi, d’échanger quelques mots sur son art et ses projets. Bonne découverte à tous !
Qui est Charles Jang ?
Née le 3 Septembre 1976, Charles Jang étudie à la Yongin University (용인대학교) dans la province de Gyeonggi et obtient un Bachelor en Arts Appliqués. L’artiste de 38 ans est actuellement très connu en Corée du Sud et commence à se faire connaitre hors Asie. Vivant à Séoul, Charles Jang organise régulièrement des expositions solos, mais participe également à de nombreux projets de groupe avec ses amis artistes. Il est adepte de voyage et a déjà séjourné dans de nombreux pays étrangers. Soutenu par sa sœur, Mia Jang, l’artiste est très proche de sa famille et de ses amis.
Les débuts :
Son art est récompensé pour la première fois en 2002, lorsque l’artiste remporte la première place de la « In-Park Graffiti Battle » de Busan. Il poursuit ensuite avec une 1ère exposition de groupe, « No Man, No Land » en 2006 à Ferrara, à l’occasion de la 3ème Biennale d’art international. Cette première expérience en Europe marquera le lancement de sa carrière non seulement en Corée du Sud, mais également à l’international.
Série « Freestyle »
En 2008, Charles Jang continuera ses collaborations lors de plusieurs expositions à Séoul et à Bucheon. Mais c’est avec sa 1ère exposition solo, nommée « Duplicator » à Séoul, que l’artiste voit sa notoriété décoller. S’en suivra une multitude d’autres expositions (quasiment une par an) entre 2009 et 2014.
Exposition « Duplicator », 2009
Celle qui m’a fait connaitre l’artiste fut « Characterholic » en 2012, au sein du Musée d’Art de l’île de Jéju. J’y ai notamment découvert les séries « Flow and Braze » et «Dripping », inspirées de personnages de dessins animés et bandes dessinées détournés. On y retrouve Donald Duck, Mickey Mouse, Bob l’éponge, Pororo, Titi & Grosminet, Albator, etc.
Exposition « Characterholic », 2012
Le succès : sa collaboration avec VIXX
C’est également en 2012 que la carrière de l’artiste marque son premier tournant, et que sa renommée en Corée du Sud explose. En effet cette année-là, Jellyfish Entertainment choisi Charles Jang pour dessiner le logo qui servira au lancement de leur tout nouveau groupe de k-pop : « VIXX ». Composé de 6 beaux garçons, le boysband est alors découvert par le public coréen et très vite caractérisé par « Rovix », la mascotte créée par Charles.Le groupe, qui connait un réel succès, entraine alors l’artiste Charles Jang dans son ascension ! Après le logo, ce sont des centaines de goodies et décors de clip vidéo qui sont commandés à l’artiste, toujours en lien avec le célèbre robot « Rovix ».
L’après VIXX :
Inspiré par la création du robot Rovix, Charles Jang se lance la même année dans une exposition solo intitulée « Robot Taekwon ». Le personnage principal est un autre robot, que l’artiste décline à l’infini. La technique consiste à garder une même base de dessin, tout en y ajoutant de légères modifications, aussi bien dans les couleurs utilisées, que dans les détails du costume.
En 2013, Charles Jang prouve son engagement en participant au « UT Korea Artist Charity » aux côtés de plusieurs autres artistes. Organisé par la célèbre marque de vêtements Uniqlo, l’évènement propose aux artistes de créer chacun un T-shirt en édition limitée. Pour sa création, Charles Jang fait un clin d’œil au début de sa carrière, en utilisant le diamant couronné qui avait été sa marque de fabrique !
En 2014, l’artiste revient sur le devant de la scène avec l’exposition solo « LOVE LOVE LOVE ». On y découvre de nombreux tableaux colorés, illustrant un style enfantin et humoristique. Le thème choisi par l’artiste révèle sa très grande sensibilité, et l’importance d’aimer dans une société qui se focalise plus sur les rapports indirects et les richesses matérielles, que sur les relations humaines.
Lors de cette exposition, on découvre la série « Happy Hearts » de l’artiste qui devient très vite emblématique. Ces motifs « cœurs » seront régulièrement repris, notamment pour la collaboration PERCHE x Charles Jang, (célèbre marque coréenne de vêtements ) ou pour le YAP (Young Artist Project) : on les retrouve déclinés en pochettes, chaussures et vaisselle.
PERCHE x Charles Jang
C’est également pour habiller le chanteur Jo Kwon de 2AM (조권) que ces motifs seront repris dans de nombreux costumes de scène. Jo Kwon les portera notamment lors de son passage remarqué à l’émission coréenne « Inkigayo / Music Trend Setter » (인기가요) pour la présentation de son tube « I’m da one ».
Enfin, on retrouve les célèbres cœurs de Charles Jang pour le projet « Happy Duck » de Séoul, que nos amis coréens auront sûrement pu apercevoir sur la rivière Han.
Ce projet, crée par l’artiste finlandais Florentijn Hofman, a débuté en 2007. Destiné à « soigner les cœurs et à répandre un message de paix », le canard en plastique de 16,5m haut a déjà fait le tour de plusieurs grandes capitales telles que Hong-Kong, Sydney et Pittsburg aux USA ! Arrêté pour 32 jours sur la rivière Han de Séoul, le canard s’en est allé le 14 Novembre pour de nouveaux horizons. A cette occasion, plusieurs artistes coréens ont été invités à présenter leur propre représentation du « Happy Duck ».
Nouveaux projets, nouveau cap :
Fort de ses nombreuses expériences à l’étranger, Charles Jang s’inspire beaucoup de l’art indien et chinois dans sa dernière exposition intitulée « Holy » (2014). La coupure stylistique avec ses précédentes réalisations est très nette et révèle une nouvelle facette de Charles Jang, plus mature et sereine, qui ne perd pas pour autant son originalité et son extravagance !
Cette série, intitulée « Buddha’s heads », a effectivement pour base des têtes de Buddha véritables en pierre, décorées par l’artiste avec des accessoires décalés et surprenants. Bonnets, lunettes, masques de super-héros … autant d’éléments perturbateurs qui renouvellent l’image traditionnelle de la sculpture de Buddha. Cette série est la dernière exposition en date de l’artiste qui, tout récemment marié, se consacre actuellement à sa vie d’époux et de chef de famille.
Toujours à la recherche de nouvelles idées et surtout d’originalité, il est néanmoins certain que Charles Jang reviendra très vite sur le devant de la scène, avec de nouvelles œuvres pleines de joie et d’excentricité.
La peinture de Charles Jang est certes un hymne à l’art, mais elle est surtout une ode à l’amour et à la vie en général.
Sources :
Informations :
www.charlesjang.com
http://www.independent.ie/world-news/and-finally/giant-duck-brings-joy-to-seoul-30662538.html
Images :
www.charlesjang.com
Article de Justine VM Goepfert