Coup de cœur ! Un dimanche avec le temps de lire enfin et je me suis rappelée de ce livre, déjà calé dans ma bibliothèque… D’emblée, j’en avais aimé la couverture : une couverture moderne avec du noir et blanc fondu dans du rose… Ce rose fushia avec cette parenthèse féminine en noir et blanc…

Une ville : Séoul … Des souvenirs de l’histoire à travers un mélange savant de mots et d’images, floues pour la plupart et très peu colorées extraite d’une vidéo d’essai… Des sentiments, des lieux, des odeurs, des personnes, des architectures, des événements, des expériences intimistes… Un témoignage sensoriel d’envergure…

Je me permets de partager deux passages avec vous :

Chapitre Seongbuk :

“L’odeur des palourdes et des huîtres, des algues et des encornets séchés, des gâteaux de riz, de la viande marinée dans la sauce soja, du poulet frit, du porc et des boudins cuits à la vapeur, les effluves de de l’huile de sésame mélangée au tofu frais, les relents d’anchois de la soupe de pains de poisson mêlés aux galettes de pomme de terre à côté… Je me retrouve coincée à l’intérieur d’une symphonie d’odeurs.”

Chapitre Gwanghwamun :

“Aujourd’hui, une centaine d’années plus tard, on veut toujours plus de verre. Au lieu de matériaux chauds comme le papier, le bois ou l’argile, on utilise le verre et l’acier pour construire nos immeubles. Et plus on utilise du verre, plus on se voit dedans. Et plus narcissiques encore nous devenons. Ce n’est plus pour la transparence de la lumière qu’on emploie le verre. Il ne s’agit plus de voir de l’autre côté de la vitre. Il s’agit de notre propre reflet. Dans le paysage urbain d’aujourd’hui, le verre sert, en réalité, de miroir. Et le miroir crée un paysage stérile. Un paysage fait de désirs, mais dénué de passion et de douceur.”

Ce sont des Séouls et non pas une seule ville que j’ai pu découvrir et redécouvrir, différentes facettes  d’une ville qui sont restées les mêmes, qui ont changé ou évolué et des faits historiques dont j’ignorais l’existence…

Cette lecture proposée en français et dont la version originale figure en anglais à la fin du livre m’a donné envie d’en savoir plus sur Gina Kim, vidéaste, cinéaste et enseignante installée aux Etats-Unis. Je vous invite sans plus attendre à découvrir son site officiel : http://www.ginakimfilms.com/

Pour trouver le livre ou avoir plus d’informations, c’est chez l’ Atelier des Cahiers :  http://seoulvisagesduneville.weebly.com/

Un grand merci à Benjamin Joinau pour cette belle découverte !

Caroline Boullay