coree de k a h

Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur ce qui selon est le coeur de la culture coréenne et dirige encore les relations professionnelles ou personnelles modernes. Cette spécificité est l’importance des réseaux sociaux (au sens réel du terme et non Web).

Il faut savoir qu’en Corée une place cruciale est donnée aux cercles sociaux et que chaque relation n’évolue que par rapport à un ou plusieurs de ces cercles (exemples: anciens camarades de classe, membres de la même église, collégues, club de sport, classe sociale, …). Il sera toujours difficile de communiquer si l’on n’a aucune connexion avec une personne ou alors la relation de confiance sera faible voire instable.

Cette difficulté est cependant contrecarrée par la “puissance” du lien établi une fois la connexion effectuée. Il sera ainsi difficile de se faire de très bons amis coréens, mais une fois amis proches alors le lien est vraiment fusionnel ( de manière imparable à ce qui est vu en France où les relations sont plus nombreuses mais moins “sûres”).

Le lien le plus fort est celui du sang. C’est un pure héritage confucianiste avec le respect des ainés et l’importance de la hiérarchie.

Une fois vos cercles mis en place, vos disposerez d’un réseau très efficace. Il sera cependant difficile voire mal perçu de tenter de mélanger des cercles. Ainsi, vouloir faire se rencontrer plusieurs larges groupes d’amis donne souvent comme résultat une faible participation … en Corée il ne faut pas vouloir économiser de temps dans les relations sociales car ce serait mal perçu. Il vaut mieux rencontrer 10 personnes 10 minutes chacune que 10 en même temps pendant 2 heures.

De même, votre évolution dans ces cercles peut faire disparaître ou au moins rendre difficile vos relations. Une promotion importante peut vous faire perdre le contact avec des proches car vous ne serez plus sur un pied d’égalité; cela se ressentira dans la façon de parler (du fait du niveau de langage utilisé ou des mots) mais aussi car les habitudes seront plus dures à respecter (en Corée on s’invite chacun son tour au restaurant sur la base qu’à la fin un équilibre est trouvé, si vous avez des gouts de luxe et vos amis non alors vous ne pourrez ps avoir de dépenses similaires). En fait, en Corée, dans la rue,les personnes qui se rencontrent ont souvent un style assez proche, c’est selon moi, le résultat de ces similitudes nécessaires dans la culture coréenne.

Trêve d’avis personnel, voici un document un peu ancien mais qui illustre de manière très technique ce principe. Ce document est un très bon résumé même si l’on observe déjà des évolutions dans la vie actuelle.

http://sociology.snu.ac.kr/jyyee/papers/SocialNetworksKoreans.pdf

Réseaux sociaux coréens

Deux termes sont importants: YONKYOL et YONJUL

La Corée a connu une croissance explosive d’une société rurale à urbaine. Les valeurs modernes sont rapidement entrées dans l’éducation. Pourtant, il y a toujours une forte tendance à la recherche du soutien local, école et liens familiaux comme moyen de faire des affaires, obtenir des informations, et prendre des décisions importantes.

Il est très difficile, cependant, de conceptualiser les caractéristiques spécifiques de réseaux dans le contexte coréen. Le mot anglais «réseau» correspond à deux mots coréens différents, yonkyol et yonjul. Yonkyol est un mot neutre, qui signifie l’ouverture des relations entre les objets ou les personnes liés par une règle universelle. Yonjul, d’autre part, est la relation entre parents, l’école et les liens locaux. La force des liens yonjul caractérise la société coréenne. Cette relation de confiance personnelle transcende souvent les règles institutionnalisées.

Mais le lien fort de travail entre yonjul tend à devenir un obstacle à ceux qui ne partagent pas le lien. Beaucoup de gens croient qu’il ya des réseaux sociaux abondants dans la société coréenne. Les journaux sont remplies d’articles faisant état ​​de réunions annuelles d’associations d’anciens élèves, accompagnés d’une photo précisant les noms et chiffres importants. les anniversaires organisés par ces associations suivent habituellement les élections nationales. Certaines entreprises exigent que les candidats soumettent une liste de leurs connaissances et des parents qui sont au premier plan politique ou dans le gouvernement.

Comparaison avec les américains

La comparaison avec les américains montre, de manière surprenante, que malgré l’influence confucianiste, que les coréens comptent moins sur leurs parents. Une explication peut être que le réseau personnel à plus de valeur instrumentale.

Les coréens ont aussi des réseaux plus denses et plus grands. La théorie des réseaux dit que la taille est généralement proportionnellement inverse à la densité car le temps nécessaire pour maintenir son réseau est limité. Mais celà ne s’applique pas en Corée (NDT: maintenant vous savez pourquoi les coréens rentrent tard chez eux 🙂 )

Les réseaux coréens sont moins hétérogènes en sexe et en âge. Traditionnellement, l’ancienneté et l’âge ont été déterminant dans les promotions et salaires en entreprise. Celà est en baisse, mais non négligeable.

Structure

En plus des formes du réseau, le contenu vaut la peine d’être mentionné.

Les membres les plus importants sont la famille (plus de 1/3). Le second est les anciens (plus de 17%) avec surtout une importance de l’école pour les hommes alors que les femmes sont plus intégrées dans la famille et le voisinage.

Plus de 45 pour cent des liens sont des conseils personnels, suivis par une assistance financière (30,03 pour cent), l’aide à la recherche d’emploi (18,50 pour cent), et l’aide à l’achat de marchandises (12,25 pour cent).

la fréquence des contacts est variée : contacts quotidiens 30,5 pour cent, contacts hebdomadaires 24,4 pour cent, contacts mensuels 31,9 cent, contacts annuels 13,2 pour cent.

L’âge des liens est cependant moins varié. Plus des 3/4 ont plus de 6 ans et seulement 2,9 % moins de an (NDT: comme je le disais les liens établis sont fait pour durer mais celà sous entend aussi une structure sociale plus figée)

Nous avons pu distinguer quatre types de liens dyadiques.

▶ Type I (forts et longs liens): La lien a duré très longtemps, et le contact est très fréquents. Les liens familiaux appartiennent à ce type. Environ 40%

▶ Type II (faibles mais de longs liens): Le lien a duré très longtemps, mais le contact n’est pas si fréquent. Les liens avec d’anciens compatriotes, et anciens élèves de l’école appartiennent à ce type.

▶ Type III (liens forts mais courts): formé récemment, mais les liens sont souvent contactés, les liens avec les voisins ou collègues de travail appartiennent à ce type.

▶ type IV (liens faibles et courts): Les liens avec des membres d’associations secondaires appartiennent à cette catégorie. Environ 10 %

Plus de 14 pour cent des gens ont maintenu des liens exclusivement solides et durables (Type I). Il est intéressant de noter que plus de trois quarts des répondants n’avaient pas de liens de type IV.

RÉSEAU SOCIAL ET SON INFLUENCE SUR L’ATTITUDE ET L’ACTIVITÉ

Le lien est une ressource instrumentale pour résoudre des problèmes économiques et sociaux, mais parfois il fonctionne comme une référence pour les attitudes et actions individuelles. Les gens ont tendance à imiter l’attitude de ceux qu’ils rencontrent régulièrement.

Les travailleurs qui ont des liens fréquents et amicaux avec la classe moyenne se sentent privés ou s’assimilent à la classe moyenne? La Théorie de la privation relative affirme que ceux qui ont des contacts fréquents avec un groupe de statut socioéconomique plus élevé peuvent se sentir plus frustrés par la réalisation de leur statut inférieur. Mais la théorie de la contagion suppose que les travailleurs qui ont des contacts fréquents avec un groupe de statut supérieur peuvent s’associer aux classes moyennes. Pour tester cette idée, nous avons sélectionnés ouvriers et les employés qui n’appartiennent pas à la classe moyenne en termes de critères objectifs. Le résultat montre que les ouvriers et les employés très instruits ont une identité de classe moyenne plus forte. Ceux qui sont fréquemment en contact avec la classe moyenne ont une plus forte identité de classe moyenne, et ils ont tendance à s’identifier à un statut plus élevé que leur position réelle. La dépendance à l’égard du réseau crée une pression à la conformité. Les réseaux sociaux fonctionnent comme groupe de référence de manière à la fois positive et négative. Un réseau solide crée une pression pour un individu de se conformer au groupe.

VIE ASSOCIATIVE

Les associations fondées sur les relations primaires, comme l’école, le sang et la localité sont beaucoup plus importantes que les associations civiles et politiques. Plus de trente pour cent des répondants participent à des associations d’anciens, mais moins de cinq pour cent participent à des organisations civiques.

CONCLUSION

Le réseau social est une organisation informelle importante qui a un rôle crucial dans la société coréenne. Mais elle a été traitée dans l’approche journalistique jusqu’ici. Le réseau fonctionne comme un important mode d’échange social. Les personnes avec un statut socio-économique plus élevé ont tendance à se concentrer davantage sur l’avantage instrumentale d’un réseau de grande taille, réduisant ainsi les coûts de transaction, et permettant d’obtenir rapidement de l’information et à moindre coût. D’autre part, la classe inférieure a tendance à s’appuyer sur un réseau social plus émotionnelle, identifier leur appartenance à un groupe et trouver un soutien affectif. Deuxièmement, le réseau en Corée montre une forte homogénéité en sexe, âge et région. Mis à part les liens de parenté, les gens ont tendance à s’associer avec ceux avec qui ils partagent des variables contextuelles. Elle implique qu’un réseau social solide peut s’opposer à l’intégration sociale (NDT: d’un autre coté, une fois dans un réseau, vous avez une intégration exponentielle). Ensuite, un réseau personnel fort pousse un individu à se conformer au groupe. De cette analyse, nous constatons qu’il ya deux réseaux différents développés en Corée : «faible» et «fort». Au cours de la modernisation, les liens faibles rapides, surtout parmi les jeunes instruits classe moyenne, ont peu à peu remplacé le lien fort. Cela signifie que l’émancipation de la fermeture du réseau de parenté traditionnel, la réduction des préjugés, et la diffusion d’une attitude universaliste. Pourtant, il révèle également que ceux groupe est également très habile dans le développement de réseaux instruments yonjul. Un tel rôle contradictoire des liens faibles provient du fait que les associations secondaires sont fragiles en Corée.